Droit dans ses bottes, Luc Vigneron choisit la provocation
Un article paru dans le journal les échos mardi a provoqué beaucoup d'émoi et de colère parmi les salariés de BuS. En effet il y est fait état de propos qui seraient ceux de Luc Vigneron, PDG du groupe Thales, à propos de la cession de BuS à GFI.
Si M. Vigneron a bien dit que l'activité s'éteindrait d'elle même, une nouvelle fois il a menti : le groupe Thales ne se passera pas de son système d'information. Celui-ci existera toujours, peut-être exploité et développé par d'autres à l'extérieur du groupe, dans des conditions de confidentialité sur lesquelles on continue à s'interroger... mais c'est incontournable, plus encore que d'avoir un PDG!
Quand M. Vigneron affirme que "l'opération se fera mais en prenant le temps du dialogue" il met en péril toutes les tentatives de dialogue. Que faut-il en effet penser de la loyauté de la direction de Thales Services et de ses marges de manoeuvre dans les négociations ouvertes depuis début mars, alors qu'il y est acté que les propositions des organisations syndicales et des salariés seront débattues.
Mais quand M. Vigneron affirme "... La majorité des salariés l'a compris", c'est soit l'expression d'une ignorance terrible de ce que pensent et vivent les salariés de BuS, soit celle d'un mépris révélateur d'une seule vision du dialogue social : l'arrogance de celui qui détient le pouvoir.
La vérité est que les salariés rejettent avec toujours autant de force ce projet et que la hiérarchie n'a convaincu personne.
Les salariés au contraire restent mobilisés et ils vont le faire savoir à M. Vigneron et au delà, et ils sont prêts à amplifier leurs moyens d'action pour enfin être entendus.
Pour la CGT, les discussions qui sont engagées sur les activités de BuS sont nécessaires. C'est une étape indispensable pour étudier comment chacune d'elle pourra continuer à se développer dans Thales, une fois que le projet aura été abandonné, pour étudier comment chaque salarié pourra avoir un avenir professionnel dans Thales. C'est tout simplement la démarche de l'anticipation que la direction du groupe avait accepté il y a quelques années.
Mais pour nous ce cycle de réunions doit également s'accompagner des actions nécessaires qui permettront de gagner l'arrêt du projet. Dans la période politique exceptionnelle actuelle, nous pensons qu'il faut interpeller les politiques sur ce qu'ils feraient au cas où ils arriveraient au pouvoir, ou sur l'utilisation du pouvoir qu'ils détiennent. Tous les salariés ont en tête les propos du ministre Baroin et du président de la république sur la sauvegarde de l'emploi ... alors que, rappelons le, l'état est actionnaire à 27% du groupe.
Au vu des propos de Vigneron, nous craignons que la direction n'ait pour seul objectif que de temporiser et passer sans heurts ces quelques semaines. C'est possible, cela ne serait que la mise en application de directives venues de très haut tendant à repousser les conflits sociaux au delà des présidentielles; mais c'est un jeu dangereux. La cgt ne se laissera pas prendre au piège et surtout les salariés déterminés qui luttent et sont inquiets depuis des mois ne sont pas prêts à avaler des couleuvres. L'arrogance des PDG, DRH et autres responsables leur a fait perdre la confiance, ils seront très exigeants sur les résultats des discussions.
Les discussions démarrent, mais les mobilisations continuent ainsi que les expertises pour risque grave déclenchées par les CHSCT au vu de la situation de souffrance des salariés.
Quand à M. Vigneron, qu'il lise donc les commentaires des salariés suite à l'article ! Ici, les commentaires sur l'article des échos